L’épicondylalgie
Définition
L’épicondyle désigne la région externe du coude, là où les tendons des extenseurs des doigts et du poignet s’insèrent (fig 1).
Fig 1: Localisation de l'épicondyle
Epicondylalgie est un terme qui regroupe l'ensemble des douleurs de cette région. On utilise désormais plus volontier ce terme plutôt que celui d'épicondylite. De même qu'on parle plus de tendinopathie que de tendinite. De plus, si certaines douleurs épicondyliennes sont dues à une pathologie locale des tendons extenseurs, d'autres peuvent être d'origines articulaires (articulations humérus-radius/radius-ulna), cervicales (dysfonction articulaires cervicales qui provoque une douleur projetée) ou nerveuse (étranglement du nerf radial lors de son passage au niveau du coude).
Dans le cas d'une tendinopathie vraie des épicondyliens (le "Tennis Elbow"), on perçoit une douleur à la palpation, à l’étirement et à la contraction contrariée.
Dans celui d'une dysfonction articulaire locale, la douleur est retrouvée à la palpation de l'interligne articulaire.
Lorsque l'épicondylalgie est d'origine cervicale, la douleur est présente à la palpation mais pas lors de la contraction contrariée.
Lors d'un conflit du nerf radial, la douleur généralement nocturne s'accompagne de signe sensitif de la face dorsale de l'avant-bras.
Mécanisme lésionnel
Dans le cas d'une vraie tendinopathie :
La mise en contrainte excessive (en volume et en intensité) des tendons, l’accumulation de contraintes sans récupération complète, la persistance de contractures entre les séances contribuent à leur dégénérescence, notamment par une mauvaise re-vascularisation de la région.
Les préhensions en pincette et colonnette sollicitent particulièrement les muscles extenseurs du poignet.
Dans le cas de dysfontions articulaires du coude :
L’inertie des réceptions de jeté, la redescente brusque et mal contrôlée lors de travail en traction peuvent surmener l'articulation du coude et contribuer à de petits "déplacements" articulaires.
Dans le cas de dysfonctions articulaires cervicales :
La persistence de contractures au niveau de la ceinture scapulaire et du cou favorise des compensations qui peuvent venir perturber la bonne mobilité des surfaces articulaires cervicales. L'escalade sollicite énormément de muscles s'accrochant sur la ceinture scapulaire et le rachis cervical. Les cervicalgies sont fréquentes et sont un facteur favorisant.
De nouveau, il faut bien prendre en compte cette notion que la répétition d’un geste est néfaste pour les structures.
Prévention
Correction technique :
Ne pas tendre complètement le coude pendant la musculation. Et veiller lors de tractions à toujours contrôler la descente.
Ne pas trop lester.
Correction de la planification :
Ne pas cumuler trop de charge ni de volume.
Programmer régulièrement des temps de repos.
La qualité de l’entraînement est plus importante que la quantité.
Correction de la préparation physique :
Échauffement rigoureux.
Progressivité dans l’augmentation des charges d’entraînement.
Étirements des muscles extenseurs et fléchisseurs des doigts et du poignet systématiquement après chaque séance.
Mais aussi de l'ensemble des muscles des membres supérieurs et de la ceinture scapulaire et du cou (cf étirements).
Soins
Glaçage par massage au glaçon, 3 fois par jour jusqu’à disparition des douleurs.
Application d’un gel anti-inflammatoire après chaque glaçage pendant 7 jours maxi (consulter la notice).
Si les symptômes persistent plus d’une semaine consulter un médecin du sport et se faire prescrire des séances de rééducation.
Une prise en charge précoce par des professionnels évite de sombrer dans la chronicité.
L'ostéopathie sera à envisager rapidement dans les cas de dysfonctions articulaires du coude, ou cervicales.
Strapping : l'application d'une bande de contention non élastique (type Strappal ou Omnitape) peut permettre dans certains cas de soulager la région lors de la reprise sportive.
Avant de coller le strapping, rasez-vous les poils : cela permettra à la bande de mieux coller, et vous évitera la grimace lors de son retrait !
Enroulez la bande autour de l'avant-bras en passant précisément sur le point douloureux en serrant modérément sur 2 tours (il faut que la bande serre un peu, mais ne coupe pas la circulation ni ne gène les mouvements, vous devez vous sentir bien maintenu).
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